• Advocacy

Interview with Vincent Depaigne, Article 17 Coordinator at the European Commission

(français ci-dessous)

Interview with Vincent Depaigne, Article 17 Coordinator at the European Commission

Mr. Depaigne is the coordinator for dialogue with religious and non-confessional organizations, as provided for in Article 17 of the Treaty on European Union. He kindly answered questions from L’œuvre d’Orient, particularly on the position of the European institutions on religious minorities in the Middle East crisis.

 

Doesn’t the situation in the Near and Middle East (in Syria, Palestine, Lebanon), where civilian populations, particularly minorities, are suffering greatly, call for a strong response from the European institutions? In your opinion, what initiative could the Commission take to encourage minorities to remain in their homelands and thus contribute to stabilizing coexistence and peace between communities?

The EU is closely monitoring developments in the Middle East and has repeatedly expressed its concern about the increasing incidents of violence, physical attacks and vandalism against Christians and Christian sites, properties and foundations, due to growing religious extremism and intolerance.

In addition to its humanitarian dimension, this trend has broader political implications, as these communities, through their diasporas, culture, heritage, and social role (hospitals, schools, community centers), play an important bridging role between different communities in their own countries, promoting diversity and tolerance.

More specifically, churches and Christian organizations provide vital services, such as schooling, emergency aid, housing, and medical care, to all citizens—regardless of their religious background—often filling gaps left by governments and international aid efforts.

This situation of Christian communities in the MENA region has been discussed on several occasions within the informal working group of EU religious and diplomatic advisers. In addition, in May 2024, the EEAS (European External Action Service) and the Anna Lindh Foundation co-organized a conference on the protection of religious pluralism within the framework of EuroMed cooperation. The conference, which provided a space for interfaith and intercultural dialogue and responds to a vital need in the current moment of polarization and fragmentation, focused on the role of religion in local conflicts, the role of youth, and the protection of cultural heritage.

In this context, the EU has the capacity to promote active engagement in interfaith dialogue and cultural and educational projects of Christian communities in the Middle East, given its unique role as a catalyst, thereby helping to bridge the gap between policy and practice and ensuring that local communities have the tools and resources they need to shape their future. The Special Envoy for Freedom of Religion or Belief Worldwide will have a mandate to promote interfaith.

Interviewed by Didier Sallé (EURALIA)

————————————————————————————————————————-

Entretien avec Vincent Depaigne, coordinateur « article 17 » à la Commission européenne

M. Depaigne est coordinateur du dialogue avec les organisations religieuses et non-confessionnelles, comme le prévoit l’article 17 du Traité de l’Union européenne. Il s’est entretenu avec L’œuvre d’Orient notamment sur la position des institutions européennes sur les minorités religieuses dans la crise au Proche Orient.

La situation au Proche et au Moyen Orient (en Syrie, en Palestine, au Liban) où les populations civiles, en particulier les minorités, souffrent énormément, n’appelle-t-elle pas une réponse forte de la part des institutions européennes ? Selon vous, quelle initiative la Commission pourrait-elle prendre afin d’encourager les minorités à rester sur leurs terres et contribuer ainsi à stabiliser la coexistence et la paix entre communautés ?

L’UE suit de près l’évolution de la situation au Moyen-Orient et a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation face aux incidents de plus en plus fréquents de violence, d’agressions physiques et de vandalisme à l’encontre de chrétiens et de sites, propriétés et fondations sacrés chrétiens, en raison d’un extrémisme et d’une intolérance religieux croissants.

Outre sa dimension humanitaire, cette tendance a des répercussions politiques plus larges, car ces communautés, à travers leurs diasporas, leur culture, leur patrimoine et leur rôle social (hôpitaux, écoles, centres communautaires) jouent un rôle de pont important entre les différentes communautés de leur propre pays, en promouvant la diversité et la tolérance.

Plus précisément, les Églises et les organisations chrétiennes fournissent des services vitaux, tels que la scolarisation, l’aide d’urgence, le logement et les soins médicaux, à tous les citoyens – indépendamment de leur origine religieuse –, comblant souvent les lacunes laissées par les gouvernements et les efforts d’aide internationale.

Cette situation des communautés chrétiennes dans la région MENA a été examinée à plusieurs reprises dans le cadre du groupe de travail informel des conseillers religieux et diplomatiques de l’UE. En outre, en mai 2024, le SEAE (Service européen pour l’action extérieure) et la Fondation Anna Lindh ont coorganisé une conférence sur la protection du pluralisme religieux dans le cadre de la coopération EuroMed. La conférence, qui a fourni un espace pour le dialogue interconfessionnel et interculturel et répond à un besoin vital dans le moment actuel de polarisation et de fragmentation, s’est concentrée sur le propre rôle de la religion dans les conflits locaux, le rôle de la jeunesse et la protection du patrimoine culturel.

Dans ce contexte, l’UE a une capacité d’agir en faveur d’un engagement actif en faveur du dialogue interreligieux et des projets culturels et éducatifs des communautés chrétiennes au Moyen-Orient, étant donné son rôle particulier en tant que catalyseur, et ainsi contribuer à combler le fossé entre la politique et la pratique et veiller à ce que les communautés locales disposent des outils et des ressources nécessaires pour façonner leur avenir. L’envoyé spécial pour la liberté de religion ou de croyance dans le monde aura notamment pour mandat de promouvoir l’engagement inter-religieux au Moyen-Orient et dans d’autres parties du monde.

Propos recueillis par Didier Sallé (EURALIA)